😱 TDPM : non, vous n'êtes pas folles. DLN#38
Derrière les nuages, la goodletter des femmes qui veulent mieux comprendre leur corps dans toutes ses complexités
Bonjour Mesdames,
Ravie de vous retrouver. J’espère que le changement d’heure vous aura été bénéfique pour passer en mode cocooning “ je prends soin de moi”.
Au programme de cette semaine
💯 La news : une avancée pour la contraception masculine
🎉 The dossier : le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM)
🎙 Le Podcast DLN : Désir d’enfant
🌱L’inspi : La force qui est en vous
Direction Derrière les nuages de nos cycles pour accompagner les femmes touchées par le TDPM.
💯 News de la semaine
Le 25 octobre dernier, la revue Nature publiait les résultats d’une avancée majeure dans les solutions de contraception et l’infertilité masculine.
La protéine qui permet aux spermatozoïdes de se mouvoir a été identifiée par une équipe de l’Université de Groningen aux Pays-Bas.
Seule cette protéine serait impliquée dans ce processus de mobilité. Ainsi le développement futur d’un contraceptif masculin ciblant uniquement cette protéine, appelée LEGO, serait une réelle piste.
🎉 The dossier : le TDPM, ce fléau inconnu
Si ce trouble vous est inconnu, il y a une bonne raison : il est très peu étudié et donc maitrisé par le corps médical.
Pourtant, le trouble dysphorique prémenstruel est un véritable fléau pour celles qui sont touchées.
📊 Le chiffre de la semaine
Le SPM (syndrome prémenstruel) toucherait entre 50% et 80% des femmes en âge de procréer.
Le TDPM, trouble dysphorique prémenstruel, comparé à une forme sévère du SPM, concernerait entre 3 et 8% des femmes. Soit environ 1 femme sur huit.
Ce qui est énorme compte tenu de la gravité/importance des symptômes et du handicap qu’il peut créer.
🤨 Qu’est ce que le trouble dysphorique prémenstruel ?
Si vous reconnaissez une femme touchée par les symptômes suivants ou que vous êtes vous même touchée, voici un peu de réconfort et d’explications qui devraient vous faire voir le soleil derrière ces gros nuages noirs du TDPM.
❓Définition du TDPM
Le TDPM provoque un symptôme dépressif très fort pouvant amener à des pensées suicidaires et au refus d’une vie sociale pendant toute la période du trouble (entre 7 à 10 jours par mois).
Tout ceci s’évapore aussi vite que c’est venu quand les règles arrivent.
C’est d’ailleurs pourquoi le trouble dysphorique prémenstruel a été classé par l’Association Américaine de Psychiatrie dans leur DSM, la “bible” des maladies psychiatriques.
Cette intégration, datant de 2013, lui confère une reconnaissance officielle de trouble psychiatrique à prendre en charge pour la santé mentale des femmes atteintes.
Reconnu comme maladie gynécologique depuis 2019 seulement, le TDPM est donc très peu connu et maitrisé par les médecins aujourd’hui. (source allodocteur)
A toutes celles qui vont se reconnaitre dans les symptômes suivants, vous allez pouvoir enfin mettre des mots sur cette sensation de “devenir folle” avant vos règles.
Une prise en charge globale peut nettement améliorer votre quotidien.
La mise en place d’une stratégie thérapeutique bien définie, intégrant différents traitements, permet de soulager la grande majorité des femmes de leurs symptômes. (source la Revue médicale Suisse)
😰 Les symptômes du TDPM
La reconnaissance de la maladie se fait selon certains critères et symptômes.
Les symptômes du TDPM, au nombre de 11 selon le DSM, sont variables en nombre, en intensité et en durée d’une personne à une autre mais aussi d’un cycle à l’autre. (selon l’association TDPM)
📝 Les critères pour diagnostiquer un TDPM
Lors des cycles de l’année écoulée, la femme doit présenter au moins 5 des symptômes suivants dont au moins l’un des 4 premiers.
Ils doivent apparaitre pendant la phase lutéale (post ovulation) et disparaitre dès l’arrivée des règles.
La femme atteinte de TDPM doit pouvoir constater un “intervalle libre” pendant lequel aucun symptôme n’est ressenti. Ceci pour ne pas confondre avec une dépression.
Bien qu’il y ait encore trop peu d’études pour avoir des résultats probants, il semblerait que l’origine se situe dans le cerveau comme l’explique le Dr Odile Bagot, gynécologue-obstétricienne pour Doctissimo
“ On ne sait pas encore très bien à quoi il est dû. Il y a certainement des causes hormonales puisque ça arrive toujours au même moment mais il y a aussi des causes liées des neurotransmetteurs c’est à dire au niveau du cerveau”
Ainsi la piste la plus soutenue serait celle du déficit en sérotonine, neurotransmetteur du bien-être contrairement à la piste d’un déficit de progestérone.
Sarah Rodrigue, patiente experte, auteure du livre maudites hormones, explique que
“Le TDPM est une sorte d’intolérance du cerveau aux variations hormonales qui elles sont normales.” (source doctissimo)
Les prochaines années livreront surement plus de secrets sur les causes de cette maladie.
💣 Les symptômes du TDPM
Humeurs changeantes, labilité émotionnelle
Irritabilité, colère, conflits avec son entourage
Déprime sévère
Anxiété, nervosité
Diminution de l’intérêt pour les activités quotidiennes
Difficultés subjectives à se concentrer
Fatigue extrême, léthargie
Changements notables dans l’appétit, hyperphagie ou perte d’appétit
Hypersomnie ou insomnie
Sentiment d’être débordée, perte de contrôle
Symptômes physiques du SPM tel que sensibilité des seins, maux de tête, prise de poids etc.
👁🗨 L’accompagnement psy
Comme toute maladie psy, il est important de consulter un psychologue.
Dans certain cas, un psychiatre pourra être nécessaire. La voie médicamenteuse est une solution parfois nécessaire pour calmer les troubles et éviter la mise en danger par un passage à l’acte par exemple car 17.5% des femmes atteintes de TDPM présenteraient une forme très sévère.
🌤 Accompagner le TDPM par une approche naturelle et globale
L’hygiène de vie semble avoir des effets bénéfiques sur le recul des symptômes.
🏊🏿♀️ L’activité physique
On ne le dira jamais assez, le sport a de gros atouts dans notre bonne santé, au delà du tonus musculaire.
Dans ce cas précis, la Revue Médicale Suisse nous assure :
Toutes les études qui se sont penchées sur ce sujet, bien que par des méthodologies différentes et avec des activités physiques différentes, montrent une amélioration significative des symptômes présentés par les femmes souffrant de TDPM et ceci autant pour les symptômes physiques que psychiatriques.
Le sport permet notamment la libération d’endorphines, les hormones du plaisir, ainsi que la sécrétion de sérotonine qui serait en défaut dans cette maladie.
L’activité physique contribue aussi à réguler le niveau de stress induit par la période difficile à passer.
🍱 L’alimentation
L’alimentation permet de soutenir différentes pistes pertinentes dans le cas d’un TDPM :
Enrichir son alimentation en tryptophane, précurseur de la sérotonine. On ira le chercher dans les produits laitiers et notamment le parmesan.
Eviter les excitants : café, alcool et sucres rapides semblent avoir un effet néfaste sur les symptômes notamment pendant la période du TDPM
Consommer des glucides complexes qui permettent, entre autres, une meilleure assimilation du tryptophane. Ce sont les pâtes, les pommes de terre ou les aliments riches en fibres par exemple.
Veiller à la qualité de sa flore intestinale. La sérotonine est synthétisée à plus de 80% dans l’intestin grêle. L’intégrité de la barrière intestinale et la qualité du microbiote sont alors des pistes sérieuses à considérer.
Apporter du magnésium et du zinc grâce à leurs bienfaits sur la fatigue, le stress, la tension musculaire et la synthèse des neurotransmetteurs.
Dans sa thèse de médecine sur la relation entre alimentation et dépression, le Dr Marion Bugaud affirme, entre autre, qu’avec une alimentation riche en magnésium et zinc ainsi qu’une complémentation, des résultats probants ont été observés :
“ De plus, une carence en zinc peut induire des symptômes dépressifs, tandis qu’une supplémentation en zinc permet l’amélioration de l’humeur, surtout en association avec un antidépresseur. (…) Dans une étude randomisée contrôlée, la supplémentation en magnésium chez les patients dépressifs carencés est plus efficace qu’un placebo.” (source Dumas)
📒Suivre son cycle et ses symptômes
Afin de mieux maitriser votre trouble et surtout de démontrer les symptômes à votre médecin, il est important de noter les marqueurs de votre trouble.
Dès que vos règles arrivent, c’est un sentiment de soulagement. Vous reprenez votre vie comme si de rien n’était du jour au lendemain.
Si vous connaissez une femme qui semble souffrir d’un TDPM, partagez lui cette goodletter DLN pour qu’elle puisse mettre des mots sur ses maux.
🗣 En parler à ses proches
Très peu de personnes connaissent le TDPM. Votre entourage peut être soit dans l’ignorance, soit démuni face à votre mal être.
Expliquer, raconter, montrer des vidéos pour que vous puissiez vivre ce passage à vide sans pression.
Si votre TDPM peut être stabilisé sans traitement psy alors votre entourage sera une aide précieuse dans la gestion des troubles pour et avec vous.
Sarah Rodrigue propose aussi d’intégrer des groupes où les femmes partagent les mêmes symptômes. La vie sociale étant mise à mal la moitié du cycle, il est parfois réconfortant de trouver une oreille attentive auprès de pairs.
Un naturopathe sensibilisé à ce trouble pourra également vous accompagner en complémentarité.
💆♀️Les techniques manuelles
Compte tenu de l’aspect très psychologique du TDPM, vous pourrez vous tourner vers des techniques corporelles comme des massages pour apaiser les tensions et vous réancrer dans votre corps.
La réflexologie et l’acupuncture selon la médecine traditionnelle chinoise peuvent aussi être intéressantes pour harmoniser énergétiquement les émotions.
Elles peuvent avoir aussi une action sur la douleur et la dépression.
Le Pr Julien Nizard, chef du service de la douleur du CHU de Nantes a publié un article sur les effets de l’acupuncture :
“Les domaines dans lesquels l’efficacité de l’acupuncture est validée avec un haut niveau de preuve sont les migraines et les céphalées dites de « tension », diverses affections rhumatologiques mécaniques, les nausées et vomissements post-chimiothérapiques et post-opératoires, certaines situations gynéco-obstétricales (douleurs, aide à la procréation médicalement assistée, version céphalique pour présentation de siège), la dépression et le sevrage tabagique. (Source Cairn)”
🌿 La phytothérapie
Ici la première intention sera d’aller soulager la sphère du stress, de l’émotivité, du sommeil. Des plantes adaptogènes pourraient être pertinentes comme la rhodiola. Le mucuna peut aussi être pertinent pour sa teneur en précurseur de la sérotonine, avec accord du médecin uniquement.
On peut aussi proposer des plantes pour assurer une bonne intégrité intestinale et donc favoriser la sécrétion de sérotonine.
Petit outil de gestion des émotions que j’affectionne beaucoup : les fleurs de Bach. Elles peuvent procurer un sentiment de mieux-être, d’acceptation de la situation, de lâcher prise qui peuvent être importants dans la période prémenstruelle.
🧘♀️ La méditation et techniques de relaxation
Pouvoir influer sur les sécrétions neuronales par des exercices de relaxation, de respiration et de méditation est le sujet de nombreuses études.
Compte tenu du manque de maitrise de ces troubles psy liés au cycle, il est impératif d’être suivie par un médecin, que vous devrez peut-être éduquer à ce trouble. Le tout est d’être suivie et bien suivie médicalement.
Vous pouvez également contacter l’association TDPM qui œuvre pour aider les femmes touchées par ces symptômes invalidants.
Si vous voulez être accompagnée en hygiène de vie et naturopathie pour soulager les symptômes en complément de votre suivi médical, je vous laisse tout mon agenda rien que pour vous.
🎙 Le Podcast DLN
Ma voix résonne à nouveau cette semaine sur les ondes pour parler du désir d’enfant, thème de la DLN #34.
A partager avec les femmes qui sont en essai bébé autour de vous et qui auraient besoin de quelques conseils pour les aider dans leurs parcours.
Les podcasts sont disponibles sur Deezer, Apple, Amazon, Spotify etc. sinon ici 🔽
🌱 L’inspi de la semaine
Pendant de si nombreuses années le corps des femmes a été quasiment ignoré dans ses spécificités. Preuve en est la reconnaissance si récente du TDPM.
Heureusement, nous sommes aussi dans une nouvelle époque où les femmes parlent plus et acceptent moins les injonctions.
Cette citation me fait donc penser à la force déployée par toutes celles confrontées à des problèmes de santé liés au simple fait que nous soyons des femmes.
Soyez sûre que vous êtes encore bien plus forte que vous ne le pensez.
▶️ La prochaine goodletter Derrière les nuages
On se retrouve le dimanche 5 novembre pour une goodletter spéciale sur la dépression hivernale
Je vous rappelle que tous les conseils donnés dans cette goodletter Derrière les nuages ne remplacent en rien une consultation chez votre médecin en cas de douleurs ou symptômes graves. D’autre part les conseils donnés en consultation sont personnalisés. Ceux donnés ici ont vocation à informer et sensibiliser uniquement. Entourez vous de professionnels formés pour améliorer votre santé et votre bien-être.